
Romain Gary est le seul écrivain à avoir remporté deux fois le prix Goncourt (normalement décerné une seule fois dans la vie d'un auteur), une première fois en 1956 pour Les racines du ciel et une seconde fois en 1975 pour La vie devant soi, écrit sous le pseudonyme d'Emile Ajar. Ce n'est qu'à sa mort que l'on découvrira que Romain Gary et Emile Ajar n'étaient qu'un seul et même homme et que le fameux prix Goncourt avait donc été décerné deux fois à la même personne. Romain Gary (de son vrai nom Romain Kacew) est né en 1914 en Lituanie. Il arrive en France, à Nice, à l'âge de 14 ans, à une époque où l'antisémitisme et la xénophobie sont omniprésents. Une fois la nationalité française obtenue, en 1935, il fera son service militaire et intégrera l'armée de l'air trois ans plus tard. En 1940, il rejoindra les Forces Aériennes Françaises Libres et, une fois la guerre finie, il sera diplomate pour la France. Romain Gary s'est suicidé le 2 décembre 1980. Il est l'auteur de 37 romans (dont 4 sous le pseudonyme d'Emile Ajar). Celui de La vie devant soi a quant à lui été adapté au cinéma en 1977 par Moshé Mizrahi et s'est vu attribué l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Une adaptation en a également été faite au théâtre par Didier Long (2007). Ce livre nous raconte l'histoire de Momo, garçon d'une dizaine d'années, qui petit a été recueilli par Madame Rosa et fut depuis élevé par elle. Cette vieille femme juive a été déportée à Auschwitz et, à son retour en France, s'est prostituée puis, une fois la retraite arrivée, a "ouvert" son appartement aux enfants de prostituées qu'elle garde et éleve. Seulement, Madame Rosa n'est plus toute jeune et a de plus en plus ce que Momo appelle des "absences". Il va alors devoir l'accompagner vers la mort, Madame Rosa refusant d'être hospitalisée, voulant mourir en paix et dans la dignité. C'est un livre qui nous fait passer du rire aux larmes. Les expressions, les formulations de phrase, les réflexions de Momo sont très drôles et en même temps très touchantes car on comprend que ce garçon s'interroge sur des questions existentielles comme la tolérance, la différence culturelle, la mort, l'identité... C'est un livre qui regorge d'innocence, de naïveté, de tolérance, d'amour... Tout au long de l'histoire, Momo nous fait partager ses questionnements, ses états d'âme de par les expressions imagées, les phrases sans dessus-dessous qu'il emploie. Alors que ce livre aborde le thème de la mort, il est pourtant un hymne à la vie. Mais comme la vie sans amour c'est pas la vie, alors il est un hymne à l'amour. "Il faut aimer" écrit l'auteur.
En espérant vous voir nombreux... et au passage n'hésitez pas à alimenter ce blog à coups de commentaires.