
NOUVELLE SEANCE CE
MERCREDI 19 MAI DE 17H À 19H
le texte présenté est à télécharger ici
en vous attendant petite présentation de l'ouvrage par Amir
Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel
Marianne Payot écrivait les lignes suivantes dans la revue Lire en 1998 au sujet de cet
ouvrage fabuleux qu'est " une histoire de la lecture " de Alberto Manguel :
« "Que le sage instruise le sage, car l'ignorant ne peut pas voir."
Les scribes mésopotamiens n'avaient rien à envier aux esclavagistes américains. Source de
dangereuses rêveries ou d'idées malfaisantes, instrument d'évasion ou de rébellion, le
livre n'a cessé de subir les foudres des despotes en herbe ou en puissance.
Convaincu du pouvoir du livre, qui a peuplé sa solitude d'enfant d'ambassadeur, Alberto
Manguel l'Argentin, naturalisé canadien, s'est lancé dans une formidable enquête à
travers les siècles et les pays sur la lecture et le livre, des plaques de glaise aux codex en
parchemin,les lecteurs fous et leurs curieuses habitudes (ainsi d'Henry Miller et de Proust
qui affectionnaient la lecture aux toilettes, ou de l'étonnant comte Libri qui pilla toutes les
bibliothèques de France). Monument d'érudition, fourmillant d'anecdotes - on apprend par
exemple que la lecture silencieuse n'apparut qu'à l'époque d'Augustin, que les femmes du
Japon de Heian, interdites de lectures sérieuses, n'eurent d'autre solution que d'écrire
leurs propres livres,comme en témoigne le monumental Dit du Genji de dame Murasaki
Shikibu -, cette histoire personnelle de la lecture est un bel hommage à Jorge Luis
Borges, dont le jeune Alberto, alors employé dans une librairie de Buenos Aires, fut
le lecteur deux ans durant. Borges, le maître aveugle, qui estimait que, quel que soit le
régime, "les lecteurs ne peuvent être que subversifs". »
Et cet ouvrage ne peut que l'être tant il nous transmet de rage de culture, de soif de
lecture,d'intelligence à assouvir, en une période où lire redevient suspect, où le savoir est
réduit au faire et au être, où la compétence remplace la connaissance et réduit notre
rapport au monde à une simple posture, à une économie politique du geste.
Ce livre révèle donc à nous l'urgence de ce lien douloureux et tranquille entre lecteur et
écrivain, entre lecteur et lecteur, entre savoir l'un et connaissance de l'autre.
Ce lien un peu étrange qui fait de nous autres lecteurs, à l'instar des constellations de
soirs d' été, un même schéma d'humanité, un même dessein entre étoiles mortes et
étoiles vivantes
Un chef d'œuvre donc, un livre culte, un livre de chevet idéal puisqu'il contient tous les
livres...
bien sûr il faut d'abord… le lire.
Amir
J'ai tellement aimé votre analyse de ce livre que je l'ai commandé chez Renaud-Bray. Merci belle dame! Gi
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